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Ignatus featuring AB7 "C'est difficile"


sortie nationale le 26 juin 2020



Le Clip d'Ignatus sera disponible le 20 juin


Une chanson à l’histoire cabossée

Une chanson à l’histoire cabossée, née d’un atelier d’écriture animé par Ignatus dans un Centre d’Hébergement d’Urgence Emmaüs.
« C’est difficile » est la lettre d’amour de Oury*,
20 ans, à sa mère qu’il n’a pas revu depuis son périple qui l’a amené à traverser, comme tant d’autres, la Libye et la Méditerranée. Une chanson fragile comme le destin de ceux qui prennent le chemin de l’exil, interprétée par
son ami Teli* sur une musique d’Ignatus.

Depuis plus de 20 ans, ignatus anime régulièrement des ateliers d’écriture dans des environnements très divers : prison, hôpital psychiatrique,
Centre d’Hébergement d’Urgence pour migrants, école, centre de loisir... La parole qui émane de ces lieux est forte, spontanée et vraie.
Le projet «C’est difficile» vient de son désir de valoriser ce travail et de faire vivre artistiquement la parole d’hommes et de femmes à la marge, souvent victime du regard des autres.

L'histoire du titre "C'est difficile" par Ignatus :

Je propose à Emmaüs d’animer un atelier d’écriture auprès des jeunes migrants hébergés dans le CHU de la place des Fêtes (Paris XIXe).
Premier atelier, il y a des afghans, des guinéens, un sénégalais, un soudanais… J’explique mon projet d’écriture de chansons et tous me disent que c’est difficile. Je prends mon ukulélé et je commence une chanson comme ça en rebondissant sur ce « c’est
difficile ». Puis Oury*, un jeune guinéen, me dit qu’il veut écrire une lettre à sa mère. Il me raconte son histoire : en conflit avec son beau-père, il quitte le foyer à 17 ans sans dire au revoir à sa mère, puis c’est la Libye, la traversée… Un grand costaud de 20 ans qui écrit une lettre d’amour à sa mère… quel chanteur français oserait chanter « maman je t’aime ». Fin des ateliers, j’amène mon home studio au CHU pour enregistrer les différents protagonistes ayant participé aux chansons, mais Oury ne vient pas aux séances. Timidité ? Nonchalance ? je l’ignore. Je sympathise avec Teli*, son ami qui vient du même village que lui, je lui propose (sans trop y croire) de faire un essai, pour voir ; j’enregistre, une prise, magique. Teli trouve immédiatement le ton juste, son accent chantant fait merveille, il transforme pas mal le texte, se l’approprie, improvise des passages en pulaar (la langue des Peuls), et c’est exactement ce que l’on entend sur ce titre. J’ai voulu garder la vérité de cette unique prise qui n’est pas parfaite techniquement mais me touche à chaque fois que je l’entends. Bien sûr, Teli n’est pas musicien et c’était sa première expérience de ce type.

* les protagonistes étant sans papier, leurs noms
ont été changés. Teli s’est choisi le pseudonyme
AB7.
N. B. : à leur demande, les droits normalement redevables à Oury et Teli seront reversés à Emmaüs Solidarité.












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