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Célébrer une diversité apaisée. La belle fête du Dieu Ganesch à Paris


Métisse


La « Little Jaffna » était en fête ce dimanche et nous y étions, heureux de partager cette grande fête avec les familles tamoules et tous les parisiens, badauds et photographes qui étaient là. Dans ce quartier de la gare du Nord à La chapelle, nombre de Tamouls du Sri Lanka chassés par la guerre ont élus domicile ou s’y retrouvent pour parler ou acheter des fruits, du riz, des étoffes ou des bijoux qui rappellent ceux qu’ils ont perdu. C’est ici que logiquement l’Association tamoule du temple de la rue Pajol, Sri Manicka Vinayakar Alayam a choisi de fêter le Dieu enfant à la tête d’éléphant, Dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de l’amour. Ganesch est le fils de la déesse Pârvatî et de Shiva et il est célébré dans tout le monde asiatique par des centaines de millions de fidèles depuis le 7ème siècle. Il est aussi fêté à New York, à Londres et depuis 1985, à Paris. Une de mes voisines disait que c’est le Dieu de tous les recommencements ! Cette fête était belle par ses chars, ses couleurs, par son célèbre lancé de noix de coco, sa musique et ses transes mais aussi parce qu’elle célébrait la diversité à Paris dans un climat d’échanges et de métissages créatifs apaisés et assumés dans notre république. Les enfants habillés de neuf et de couleurs vives regardaient passer le Dieu avec des étoiles dans les yeux et parlaient à leurs frères, à leurs cousins, à leurs amis en tamoul, en hindi mais le plus souvent en français. Ils semblaient n’avoir aucune difficulté à inscrire ce Dieu dans leur panthéon français et à faire un récit compatible avec leur monde d’appartenance désormais français. Le métissage est à l’oeuvre et fait son travail de transformation et de sublimation. Dans la rentrée, j’ai choisi un événement festif et pacifié mais d’autres m’ont mis en colère, comme la manière dont encore aujourd’hui on traite les Roms en France, avec un statut indécent ou le peu de sensibilité aux questions de migrations, même parmi les Politiques les plus sociaux... Résistons, c’est le sel transculturel de la vie... 
Paris, le 2 septembre 2012. 

Editorial de Marie Rose Moro  
 

Sommaire

  • Groupes autour de la culture du pays et partage du sentiment de peur, Louise Dacqui
  • Que sont devenus les "enfants du rêve" ? Evolution de l'éducation communautaire des enfants dans les Kibboutz Israéliens, Hugo Rudy
  • Nous sommes "d'ici et d'ailleurs". Notes d'une recherche métisse, Mario Gery
  • Créativité artistique et soins des enfants et les adolescents, Marie Rose Moro
  • Les enfants de la diversité, une chance pour l'école de la République : A propos du livre de Marie Rose Moro, Enfants de l'immigraton, une chance pour l'école, Paris, Bayard, 2012, Isam Idris

Métisse, 2012


Métisse est la lettre d’information de l’Association Internationale d’EthnoPsychanalyse (AIEP). Elle paraît 3 à 4 fois par an, est publiée en ligne pour les membres de l’AIEP.











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