Menu
Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

La langue maternelle, étonnant vecteur !


Métisse


« Ce qui conduit à considérer les diverses cultures du point de vue, non plus ce qui serait leur identité propre, toujours plus ou moins fictive, mais de ce que j’appellerai leur fécondité : ces diverses cultures sont comme autant de ressources déployant des possibles aventureux et que toute intelligence humaine, dès lors qu’elle s’attache à leur cohérence, avec patience, peut comprendre et exploiter », Jullien F. Le Pont des singes. De la diversité à venir. Fécondité culturelle face à l’identité nationale. Paris : Galilée ; 2010, p. 12.  

La psychothérapie quelle qu’elle soit, ici psychanalytique, est inscrite dans un contexte qui l’informe et la rend légitime. Ainsi, si elle se contente de répéter ce qui existait à la génération antérieure, elle risque non seulement de s’assécher et de perdre sa créativité et son inventivité mais plus encore de devenir désuète et caduque tant du point de vue épistémologique (les autres disciplines continuent à se transformer) que du point de vue technique (les patients se tournent vers d’autres manières de penser et de faire, plus en adéquation avec leurs besoins du moment et leurs manières de les exprimer et de les vivre). Dans une société multiculturelle comme l’est notre société européenne, la question de la diversité culturelle interroge la psychothérapie et cela depuis plus d’une trentaine d’années en Europe mais aussi au Canada ou aux États-Unis. Aussi, la question de la langue maternelle des patients et de son impact sur nos dispositifs quand cette langue maternelle n’est pas celle du thérapeute est fondamentale. Mais, au-delà de la langue, se pose la question de l’impact des représentations culturelles sur la théorie et la pratique d’autant que nous vivons dans un monde qui ne peut décemment se contenter d’être ethnocentré mais qui se doit de penser la pluralité des langues, des représentations et aussi celles des métissages. Le métissage qu’il soit des êtres ou des théories n’est pas « ou ou » mais « et et » selon les mots de Laplantine et invite à la complexité et à la transformation. La psychanalyse a plutôt bien pris ce tournant avec l’invention de l’ethnopsychanalyse dans un cadre transculturel tel que nous le développons à l’AIEP. Reste à continuer à penser les implications de cette diversité moderne sur nos cadres psychothérapiques ici et ailleurs. 
Pour finir, je vous invite à venir nombreux débattre à la prochaine Assemblée Générale qui aura lieu à Avicenne le samedi 22 juin à partir de 19h dans le service de psychopathologie de l’hôpital Avicenne. à Bobigny. 

Marie Rose Moro, Présidente de L’AIEP Paris, le 22 mars 2013  
 

Sommaire

  • La rechrche identitaire des jeunes filles tamoules issues du Sri Lanka. Influences des relations inter-générationnelles sur le choix du mariage, Solene Briere
  • Des Kallawayas à la diversité actuelle des soins psychiques. Comparaison entre trois paradigmes de soin coexistant dans la clinique actuelle de l'Altpiplano bolivien, Emilie Gerland
  • Etre d'ici et d'ailleur, comment faire avec ? Exemple de l'adoption internationale, Caroline Pontvert

Métisse, 2013


Métisse est la lettre d’information de l’Association Internationale d’EthnoPsychanalyse (AIEP). Elle paraît 3 à 4 fois par an, est publiée en ligne pour les membres de l’AIEP.











- Tous droits réservés © Centre Babel, Actionstransculturelles.org 2018 - Emmaüs Solidarité, Maisondesrefugies.paris 2020