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Mandela, un homme, un mythe


Métisse


Tandis que des milliers de gens rendent un ultime hommage à Nelson Mandela en se pressant autour de son tombeau à Qunu, sa première et sa dernière demeure, le monde entier revisite la vie et les combats de cet illustre et fervent défenseur des droits et des libertés individuelles. Un grand homme vient de disparaitre, l’une des figures les plus marquantes du XXème siècle vient de tirer sa révérence. Et quel homme ! Parmi les plus adulés de leur vivant. Même les plus jeunes d’entre nous connaissent au moins un fragment de son histoire, un slogan, une bataille. Un homme devenu un mythe, un mythe que chacun s’approprie quelque soit sa lutte, quelque soit sa souffrance. On se retrouve alors, ces jours-ci, submergés par un nombre incalculable d’informations, tant de récits sur l’homme, sa famille, son parcours, ses idées mais aussi ses erreurs. Et soudain, la réalité prend place : on se rend compte de l’actualité affligeante de ce contre quoi Madiba a passé tant d’années à s’insurger, ce qui lui a valu l’enfermement, ce qui l’a poussé à prendre les armes à l’encontre de ses idéaux pacifistes, et ce qu’il a essayé de combattre une vie durant pour faire de l’Afrique du Sud un pays libre, démocratique, un pays « non racial ». D’abord on ne peut s’empêcher de faire le calcul : il fut libéré il y a un peu plus de 20 ans. Si peu de temps ! Pour dire à quel point cette histoire est celle de notre présent. Une histoire de maintenant. Puis à y regarder de plus près, les batailles qu’il a menées, pour lesquelles il a passé 27 ans en prison, ces batailles ont encore tout leur sens aujourd’hui ; transposées dans n’importe lequel des pays de ce monde, elles gardent encore toute leur acuité. Une histoire d’ici. Certes ce n’est pas seulement les luttes qu’il a menées contre l’exclusion, le racisme, l’injustice, que nous gardons en tête, c’est également la philosophie du pardon et du vivre ensemble qu’il n’a cessé de nous inculquer ; mais nous ne pouvons rester insensibles devant ce fait, bien réel, que la discrimination, le dénigrement et le rejet de l’autre, noir, blanc, métisse, étranger, ou tout juste différent, sont tout aussi persistants que l’est son image dans nos esprits. J’étais toute jeune lorsqu’à l’école nous avons fêté la fin de l’apartheid, en 1994. J’étais à mille lieux, à ce moment là, de me rendre compte à quel point c’était loin d’être fini. Seulement maintenant le « racisme » prend d’autres costumes, d’autres déguisements. Alors si nous pouvons lui rendre cet ultime hommage, il est de notre devoir de lui promettre de continuer sa lutte, de ne pas laisser ses idées s’éteindre, de porter sa voix et ses espoirs au delà des frontières de sa terre et de son temps. Nous tous en avons encore fort besoin. 

Myriam Largueche  
 

Sommaire

  • L'alimentation en Polynésie française : représentations culturelles et traditions liées à la modernité. Illustration par la rencontre d'adolescents présentant une obésité, Noémie Arramon
 
  • La construction identitaire d'adolescents d'origine maghrébine en France : un métissage des langues, Morgane Coadic, Tahar Abbal

Métisse, 2013


Métisse est la lettre d’information de l’Association Internationale d’EthnoPsychanalyse (AIEP). Elle paraît 3 à 4 fois par an, est publiée en ligne pour les membres de l’AIEP.











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