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Des rêves d’exil à l’exil des rêves… Numéro spécial "Colloque du Luxembourg"


Métisse


« Le processus migratoire est la porte étroite qui permet la traversée du miroir pour aller à la rencontre de l’autre son alter-égo…celui qui va devoir répondre de son identité. De l’autre côté du miroir, l’individu va devoir faire ses preuves en traversant toute sorte d’épreuves et nombre de crises car la traversée du miroir peut contribuer entre autre à fondre l’imaginaire et la réalité : ici, dans le pays natal, on a des visions de « là bas », du pays à découvrir ; là-bas, dans le pays hôte, on a des images idéalisées d’ici, du pays laissé derrière soi... Ce qui incarne la réalité est destiné à décevoir ; ce qui en offre une représentation est un support pour le rêve ». (Fronteau 2000*). Du Rêve d’exil à l’exil des rêves, en choisissant ce thème pour le 14ème Colloque de la Revue L’autre et pour les séminaires préparatoires animés à Luxembourg par les auteurs des textes publiés dans ce numéro, nous avons voulu aborder le rêve comme expérience psychique de l’entre-deux, qui permet d’explorer l’espace, intime ou lointain, le temps entre passé revisité et futur de tous les possibles. Mais également aborder les rêves comme expression d’une souffrance, celle de l’exil, du trauma, du deuil, de l’exclusion ou de la précarité. Initiées dès l’antiquité avec la médecine de sanctuaire fondée par Hippocrate et ses disciples, les vertus diagnostiques et thérapeutiques des rêves vont se développer par les pratiques psychanalytiques et la clinique ethnopsychiatrique. Si les rêves s’enracinent dans les bases originaires infantiles de notre psychisme, ils acquièrent une réalité anthropologique : toute culture à chaque époque tente d’en apporter une signification, une clé, une lecture collective et ritualisée. Les rêves traduisent alors une vision du monde et une conception de la personne. De l’ornirocritie, l’art d’interpréter les rêves, la démarche clinique contemporaine va également tenter de s’appuyer sur approche scientifique des rêves qui montre néanmoins ses limites: le rêve ne se décrit qu’en son absence par les souvenirs mis en récit que l’on partage. Ce numéro en est une belle illustration: les auteurs, porteurs de rêves, nous transmettent leur expérience clinique singulière en référence à une approche transculturelle complémentariste, psychanalytique et anthropologique, où le travail du rêve est un processus qui tente de symboliser le trauma face aux discordances sensorielles, aux clivages psychiques et aux ruptures d’enveloppes que peuvent induire la solitude de la grossesse, les conduites addictives, les persécutions, le deuil,…qui affectent le corps et l’esprit des migrants. *FRONTEAU Joël, Le processus migratoire : la traversée du miroir, in Legault Gisèle, L’intervention interculturelle, Gaëtan Morin Editeur,2000 

Marie Rose Moro, Thames Cornette, Jean-François Vervier  
 
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Sommaire

  • Le rêve traumatique : conceptions endogènes et exogènes, Christian Lachal, Jean-François Vervier
  • Rêve et grossesse, Claire Mestre
  • Karim et le cauchemar d'Abraham, Danièle Pierre
    Peuman Tueimi ?
  • As-tu rêvé ? Les rêves dans a culture Mapuche du Chili, Gabriela Guzman
  • Errance migratoire en quête de réparation ou comment prendre racine dans le ventre, Icatarina Simoes Duarte
  • Les rêves post-traumatiques en clinique transculturelle, Danièle Pierre
  • Rêve en clinique transculturelle, entre interprétation psychanalytique et la symbolique culturelle, Charles Di

Métisse, 2012


Métisse est la lettre d’information de l’Association Internationale d’EthnoPsychanalyse (AIEP). Elle paraît 3 à 4 fois par an, est publiée en ligne pour les membres de l’AIEP.











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